SOS Villages d’Enfants a choisi, avec son dernier cahier SOS, de faire connaître l’« approche par les droits de l’enfant » dont elle est convaincue qu’elle peut constituer une boussole pour la protection des enfants.
La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a constitué une avancée incontestable dans l’histoire des droits humains que l’expérience des trente dernières années éclaire cependant de manière plus contrastée.
L’approche par les droits, est un cadre conceptuel développé par les Nations unies dans les années 1980 pour répondre aux échecs du développement international. Il met l’accent sur l’accès aux droits et l’implication des bénéficiaires plutôt que sur la réponse à des besoins, l’action n’est plus conçue pour assister, compenser mais pour mettre en œuvre des droits fondamentaux.
Alors que les droits de l’enfant peinent encore à s’incarner dans le système de protection de l’enfance français, cette « approche par les droits » peut ouvrir de nouvelles voies. Elle nécessite de repenser tout à la fois la posture des adultes qui entourent l’enfant, la place de l’enfant lui-même et le système mis en place.
Depuis les lois de 2007 et 2016, assurer la protection d’un enfant, c’est lui donner la possibilité de grandir en développant son plein potentiel et d’accéder à ses droits. Pourtant l’idée que l’enfant soit un sujet détenteur de « droits actifs » (à l’expression, à la participation) et qu’il puisse devenir acteur de sa propre protection et un réel interlocuteur, peine encore à faire son chemin.
La formation des professionnels est un levier incontournable pour accompagner le changement et dans ce cadre, l’approche par les droits se révèle très fédératrice : elle propose un langage commun qui ne nécessite ni préalables ni pré requis. Elle constitue une grille d’analyse qui permet de sortir de nombreux dilemmes auxquels sont confrontés les professionnels dans l’accompagnement.