Particulièrement impliquée dans sa jeunesse dans le champ de la protection de l’enfance, Sarah El Haïry (Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l’Engagement) dit avoir été choquée, lors du passage de la loi contre les violences éducatives ordinaires à l’Assemblée nationale en 2018 notamment, que de tels sujets puissent faire débat au sein des député.e.s et que les droits fondamentaux des enfants ne soient pas respectés. Elle se dit “partante pour essayer de bousculer les choses” et soutenir la cause. Avec Benoit Coquille, conseiller social et politiques de jeunesse auprès de Sarah El Haïry, la Secrétaire d’Etat rencontrait ainsi La Dynamique “de la Convention Aux Actes”(DCAA) le 20 septembre 2021.
La rencontre entre Sarah El Hairy et la Dynamique
Lors de cette audition avec Sarah El Haïry, la Dynamique a pu porter ses demandes, en particulier sur des sujets de gouvernance et de participation des enfants et des jeunes. Elle a notamment défendu l’idée que la gouvernance des politiques de l’enfance doit être globale et non pas pensée en silo et a demandé la création d’un ministère de l’enfance et de la jeunesse, qui permettrait une meilleure continuité entre les politiques de l’enfance et de la jeunesse, la création d’une stratégie globale et transversale pour l’enfance et la jeunesse et une meilleure association des acteurs clefs de l’enfance. Au sujet de la participation, le collectif a expliqué qu’il était primordial de construire un dialogue régulier avec les enfants et les jeunes et qu’il était important de ne pas uniquement les consulter à des instants T. En effet, conformément à l’article 12 de la CIDE, les enfants doivent être consultés et pris en considération. Plusieurs enfants rencontrés dans le cadre d’un projet autour de la participation ont d’ailleurs témoigné : “Nous sommes parfois consultés, mais pas écoutés. C’est décourageant !”. Aussi, si un parlement des enfants existe bel et bien, la DCAA estime qu’il devrait être réformé en profondeur pour en faire une instance de participation effective.
Très à l’écoute et dans une position d’échange, la Secrétaire d’Etat avait plutôt tendance à être en accord avec les propositions portées par la Dynamique. Elle a également évoqué son inquiétude quant à l’absence des adolescents et adolescentes dans les débats et les espaces de consultation et a réaffirmé que les politiques relatives à la jeunesse ne devaient pas se limiter à l’école.
Cette rencontre a été aussi instructive pour Sarah El Haïry que pour la DCAA : les deux parties ont pu nourrir leurs projets respectifs des expertises sociales et politiques de leur interlocuteur ou interlocutrice. Ainsi, la Secrétaire d’Etat et la Dynamique continueront à dialoguer afin d’améliorer l’effectivité des droits des enfants et des jeunes en France.
